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Catégorie : Bricolage
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Article initialement publié sur "Bosch - Le coin des Bricoleurs"

Introduction

C’est avec un très grand plaisir que j’ai été sélectionné pour participer au test de la Scie radiale à onglet PCM 8 SD.
Jusqu’à maintenant, je réalisais la plupart de mes découpes à la scie circulaire sur rail de guidage pour les grandes distances et à la scie sauteuse pour les petites.
La première solution est fastidieuse en installation et la deuxième amène une imprécision dans les lignes droites qui peut être très dommageable.
Utilise une telle scie à onglet radiale devrait me permettre d’obtenir la précision de la scie circulaire sur rail pour des tailles de planches petites et moyennes tout en ayant une excellente facilité d’installation.

Livraison

La scie a été livrée directement dans son carton d’origine, aucun suremballage carton ni de calage inutile n’ont été utilisés, ça évite des déchets encombrants.
Seul un suremballage en plastique étirable noir a été apposé dessus, c’est classique pour éviter les envieux lors du transport.
Attention, le carton est assez lourd, environ 20kg et le poids est concentré sur un côté, ne soyez donc pas surpris quand vous le soulevez.
Enfin, c’est un carton qui prend de la place, il vous faudra trouver un volume disponible de 78x50 au sol et de 45 de hauteur.

Déballage

Le déballage est présenté dans cette vidéo

Le carton est enfermé dans un plastique thermoformé, probablement pour éviter une ouverture intempestive. En effet, l’étiquette qui se déchire à l’ouverture sur les coffrets n’est ici pas présente sur le couvercle, elle reste donc intacte après la première ouverture ce qui ne permet pas de savoir si l’appareil a été déballé. La présence du plastique permet d’enlever ce doute.
Cependant, en dehors de ce plastique, tout le reste de l’emballage et du calage est en carton, ce qui est un très bon point. Pas de polystyrène cassant et polluant, c’est toujours ça de gagné.
L’ensemble est bien maintenu en place par un système de croisillons, facile à enlever et à remettre en place.

Dans le carton, on trouve les accessoires suivants :

La poignée de transport est bien centrée sur la machine, on peut donc l’emmener à une main, même si ça demande de sacrés bras.


Prise en main

La scie coulisse sans accrocs on ne sent aucun obstacle sur l’intégralité de sa course.

Le câble d’alimentation électrique est fixé à l’arrière du chariot avec une gouttière le forçant à rester à cet endroit. Ainsi, on est certain que le câble ne fera pas de boucle ni ne se coincera dans le chariot lors des manipulations. Aussi étonnant que ça puisse paraitre, ce point n’était pas présent sur certains modèles concurrents que j’ai pu observer en magasin.

Réglages d’angle

Les réglages d’angles de la table de sciage sont simples avec des arrêts prédéterminés pour les angles classiques. La manipulation est démontrée ici

La précision est bonne quand on laisse le marqueur aller dans l’arrêt. Attention cependant, avec un choc un peu fort, on peut décaler l’angle prédéterminé et avoir ainsi une imprécision, comme on le voit sur la photo.

En estimant cette imprécision à 0.2°, sur une longueur de 30 cm, ça fait à peu près un millimètre d’écart, ce qui commence à se voir.
Il faut donc bien faire attention à verrouiller la table pour éviter de prendre ce jeu entre deux manipulations.
Le centre de rotation de la table de sciage est bien aligné avec les butées, ce qui évite toute surprise lors du sciage.

Le réglage de l’angle vertical est particulièrement simple lui aussi, il suffit de déverrouiller un levier et de faire basculer l’ensemble vers la droite ou la gauche. On trouve les angles prédéfinis suivants :

Les angles à gauche sont obtenus par une cale multi position facile à régler et que l’on peut totalement effacer pour ainsi aller jusqu’à 46°.

Alors vous me direz, quel intérêt d’aller à 46° ? De mon point de vue, c’est très utile pour réaliser des portes à ouverture quasi invisible et être sûr que seul le filet touche sur les deux parties en contact, comme sur cet exemple

Du côté droit, l’angle à 90° est celui par défaut, avec une plaque verrouillant la position, il suffit de pousser cette plaque pour atteindre tous les autres angles jusqu’à 45°.

Le rapporteur à l’arrière est très facile à lire, par contre il ne sera pas forcément très facile de régler précisément des angles entre 30 et 40° car on aura tendance à se faire entrainer par le poids de l’ensemble.

Les angles prédéfinis les plus nombreux sont sur le côté gauche, et ça, ça me surprend un peu. En effet, je suis droitier et j’utilise donc ma main droite pour tenir la scie, ce qui fait que le trait de coupe est visible entre mes deux mains. Or, avec la scie penchée vers la gauche, je ne vois plus totalement le trait de coupe, en particulier lors de l’approche de la lame pour être sûr que je suis bien aligné. Cette scie serait-elle conçue par et pour des gauchers ?

Réglage de profondeur

Afin de réaliser des gorges dans une pièce, on peut facilement limiter la profondeur jusqu’à laquelle la lame va descendre. Par défaut, elle monte et descend sur toute la course possible.
Mais avec une simple vis, on règle la profondeur, que l’on peut contrôler grâce à un cadran gradué. Ce dernier ne présente cependant pas d’unité, difficile de connaitre ainsi les dimensions de la gorge que l’on va creuser.
Ce réglage de profondeur s’active et se désactive en déplaçant une petite pièce, ce qui fait que l’on ne perd pas le réglage entre deux coupes qui l’utilisent ou non.
Voici une vidéo illustrant son utilisation :

 

Cale latérale

Afin de réaliser des pièces de longueur identique, la scie est fournie avec une cale latérale qui se fixe dans le rail présent sur les cales du fond. Il est alors très simple d’amener les planches à la chaîne sans passer de longues secondes à retrouver la position exacte du trait de coupe.
On peut la desserrer facilement pour la mettre à l’horizontale ou même l’enlever complètement. On peut donc la fixer aussi bien à gauche qu’à droite de la lame de scie.

 

Laser

La scie est équipée d’un laser indiquant le trait de coupe sur la pièce à scier. Lors de ma première utilisation, j’ai cru que je n’avais pas installé la pile l’alimentant puisque je ne voyais jamais le trait rouge. En y regardant de plus près, le laser était bien allumé et donc alimenté par le secteur, ce qui est un très bon point.
J’ai tout simplement cru qu’il ne marchait pas parce qu’il est très peu visible en extérieur, même à l’ombre. En plein soleil, il est tout simplement invisible.
Certes, une telle scie est prévue pour être utilisée dans un atelier (d’où la catégorie Stationary tool) et la notice insiste d’ailleurs sur la nécessité de la fixer à son support. Mais elle est aussi équipée de systèmes anti basculement pour une utilisation en extérieur, pour une terrasse par exemple. Il est donc dommage que ce laser soit de si faible puissance.
Afin d’être au plus près de la lame et donc du trait de coupe final, le laser passe au travers du carter de protection et le trait qu’il dessine est donc en pointillés. C’est assez perturbant, surtout que les pointillés changent en montant/descendant la lame. Du coup, j’ai tendance à descendre la lame au maximum pour mieux voir le trait du laser

Par contre, on peut caler le trait de chaque côté de la lame avec un seul bouton, c’est vraiment pratique :

La précision reste cependant le point faible de ce laser, comme sur de nombreuses autres scies de ce type, quelle que soit la marque.
En effet, la notice précise que le laser marque le bord du bois qui « reste » après la coupe, et c’est presque juste avec un angle vertical de 90°. Je dirais que l’imprécision est de l’ordre du demi-millimètre.
Par contre, cet écart monte à presque 5 millimètres quand on fait une découpe à 45° !
Il faudra probablement se créer des gabarits avec des chutes de bois. Mais après se pose la question de pouvoir les placer sur la scie et ainsi marquer le trait de coupe réel. Une première idée est la suivante :

On glisserait alors ce gabarit dans la rainure de la scie et on serait ainsi sûr d’où va passer la lame.
Peut-être faudrait-il fournir les éléments dans la boite et que chacun réalise ses gabarits en y effectuant la coupe souhaitée.

 

Serre joint

Le serre-joint fourni est très flexible et peut s’installer simplement aussi bien à droite qu’à gauche. Il peut aussi s’installer dans trois positions afin de serrer la pièce à découper par le haut, par le côté ou sur un angle

Il se débloque facilement en appuyant sur le gros bouton présent sur le côté. Il est simple à serrer, mais attention, si on veut trop forcer, il se cabre et « saute », ce qui fait que plus rien n’est serré. C’est peut-être voulu, mais comme j’ai tendance à toujours serrer bien fort pour ne pas à avoir à tenir la pièce à la main, je me suis fait avoir plus d’une fois.
Notez que je vous conseille fortement d’utiliser un martyr entre votre pièce et la semelle du serre-joint, cette dernière ayant tendance à laisser des traces rouges sur la pièce.

 

Changement de lame

La lame fourni compte 48 dents ce qui est très bien pour un usage universel. Cependant, si comme moi vous découpez souvent de l’aggloméré plaqué, vous savez que plus le nombre de dents est grand, plus la découpe est précise.
C’est pourquoi j’ai fait l’acquisition d’une lame à 60 dents (environ 50€), ce qui permet un trait de coupe bien plus nette en particulier sur la face supérieure, comme on peut le voir sur la photo, la découpe à 60 dents étant sur la gauche.

Quand vous changerez la lame, pensez à bien lire la notice car la vis utilise un pas à gauche, pour la desserrer, il faut tourner dans le sens des aiguilles d’une montre. C’est tout à fait attendu, ainsi elle se resserre naturellement lors des découpes ce qui évite de se retrouver avec une lame qui se met à vibrer suite à un défaut de serrage.
Le protège lame est simple à remonter, pas trop « dur » et permet donc de change la lame sans lutter d’une main tout en glissant la lame de l’autre.

Vous pouvez voir mon premier (et unique) changement sur cette vidéo :


Découpes

La scie ne se met en route que par double action, il faut débloquer la sécurité d’un doigt puis appuyer sur la gâchette. Par ailleurs, il n’est pas prévu de mécanisme de blocage de cette dernière pour que la scie soit en fonctionnement même si on la lâche. Ces deux éléments sont un très bon point pour la sécurité, cet outil étant potentiellement très dangereux.

La notice insiste dessus, ne l’oubliez pas, cette scie n’est conçue que pour la découpe de pièces en bois ou dérivé de bois, surtout pas de métal. En effet, même si le carter moteur est en métal, le carter de protection et une partie de la table sont en plastique et je doute que celui-ci supporte le contact avec des poussières de métal surchauffées. C’est un point quelque peu décevant, dans la même gamme de prix, on trouve chez les concurrents des scies équivalentes qui permettent de découper des profilés aluminium.

Bloquez toujours la pièce que vous allez découper. La notice insiste fortement là-dessus et à juste titre, j’ai bien failli satelliser un morceau de bois que je n’avais pas fixé car trop petit…
De même, utilisez les supports fournis avec la scie pour vous assurer que la pièce est bien à plat et ne risque pas de tomber une fois coupée. Ça vous évitera des éclats sur le bois et le risque de bloquer la lame lors de la découpe.

Une fois tout mis en place, vous êtes prêts à effectuer une découpe

Comme vous l’avez remarqué, le bruit de la scie est fort, il est indispensable de porter des protections auditives efficaces.
La « jupe » située à l’avant de la lame est assez souple pour ne pas gêner le coulissement avant-arrière mais suffisamment rigide pour bien guider les poussières vers le haut et la sortie d’aspiration. C’est bien plus efficace que ce que j’ai pu constater sur ma scie circulaire qui sort les poussières vers l’arrière mais ne les accompagne pas assez ce qui fait qu’on en retrouve une grande partie dans le trait de coupe.

Voici un autre exemple de découpe, cette fois à 22,5° du côté gauche

Comme indiqué dans la notice, dans le cas de coupes avec angle vertical, pensez bien à pousser les butées de la table de sciage au maximum sur les côtés, sinon vous ne pourrez pas effectuer la totalité de la découpe, le bloc moteur pouvant venir cogner dedans. Voici un exemple d’une telle situation

Le même problème se pose avec le serre joint, pensez donc à le placer du bon côté.
A cette occasion, j’ai pu constater que les butées coulissent assez difficilement. Leur déblocage s’effectue par un quart de tour sur la vis de verrouillage, ce déblocage étant bien plus difficile à réussir du côté droit que du côté gauche car la partie à attraper est collée contre la cale dans le premier cas.

Les combinaisons d’angles horizontal et vertical permettent de réaliser des découpes vraiment variées, particulièrement difficiles à réaliser à la main. Je pense notamment à celles requises pour les frises à poser au plafond qui nécessitent par exemple un couple 33.9/31.6 pour qu’une fois posé au mur, ça forme un angle à 90° (voir https://sawdustgirl.com/how-to-cut-crown-molding-using-easy-templates/ pour les explications détaillées)

 

Conclusion

Après avoir réalisé de nombreuses découpes à la chaîne, je n’ai constaté aucun ralentissement lors de la découpe dans l’aggloméré ou le contreplaqué, c’est vraiment une scie agréable à utiliser.
Comme pour tous les outils aussi puissants, il faudra bien faire attention aux règles de sécurité et à porter les équipements de protection adéquats, en particulier au niveau auditif.
Le laser est malheureusement plus du domaine du gadget dès que l’on n’est pas à la verticale, comme sur la majorité des scies de ce type, c’est bien dommage.
L’impossibilité de couper des profilés aluminium est surprenante pour un appareil dans cette gamme de prix, il devrait être possible de trouver des plastiques résistants.

C’est pour toutes ces raisons qu’à l’issue de mon test, je donne à cet outil une note de 15 sur 20