Il est de ces conversations qui provoquent la réflexion. Celle dont je veux parler, je l'ai eu il y a quelques temps déjà avec une amie qui m'expliquait vouloir faire la part du besoin et de l'envie dans ses décisions. Oui, cela peut surprendre au premier abord, mais quand on y réfléchit, il peut être intéressant de s'interroger sur ce rapport, en ayant pris soin de d'abord se demander ce que le besoin et l'envie sont.
Par exemple, pour vivre, j'ai besoin de nutriments, mais là tout de suite, j'ai envie de chocolat. Je pourrais choisir d'autres choses, et ça satisferait très bien mon besoin de nutriments, mais c'est l'envie qui me fait prendre la décision. Et donc c'est l'envie qui va définir ma réaction, et par extension "rapide", qui va définir mon caractère, ou tout du moins expliquer mes choix.
De même, dans ma carrière, j'ai toujours eu besoin de travailler, mais j'ai parfois perdu l'envie de le faire dans les conditions de l'époque. Encore une fois c'est l'envie, ou plutôt son absence, qui m'a fait réagir et choisir une autre société, un autre cadre de travail. Je pourrais franchir le pas et dire que finalement, si ça n'est pas l'envie qui domine, alors la décision n'est pas la mienne, ne répond qu'au besoin et n'apporte rien d'autre. Mais je n'irais pas jusqu'à dire que le besoin doit être réduit à sa plus simple expression car pour moi, simplement répondre à l'envie n'apporte qu'une satisfaction passagère, un peu comme si la vie continuait son chemin sans que cela ne laisse de trace.
Alors les exemples que j'ai pris sont des exemples simplistes, mais peut être que cette distinction et cette idée de répondre aux besoins tout en suivant les envies peut s'appliquer dans d'autre domaines, en particulier pour les relations avec autrui.
Après tout, j'ai effectivement besoin de contact humain (moi, animal social ;-) ) mais j'ai aussi envie de quelque chose de construit. Pour satisfaire ce besoin, je pourrais me contenter des gens que je croise tous les jours sans les connaitre. Mais j'ai cette envie d'en connaitre certains, de prendre le temps de les découvrir, peut être aussi égoïstement pour qu'ils acceptent de me découvrir.
Alors peut-être une relation qui dure est-elle celle qui sait équilibrer le besoin de l'autre et l'envie d'être avec cette autre là et pas celle d'à coté.
Au final, à l'heure où le monde presqu'entier s'apprête à célébrer une marchandisation de l'amour, je ne peux que m'interroger sur la primauté du besoin ou de l'envie. Le besoin est souvent à la source de l'envie, mais l'envie ne peut-elle créer un besoin parfois superficiel ?
Et là, j'ai bien peur de retomber sur l'éternel problème de la poule et de l'oeuf et donc ne pas trouver de réponse satisfaisant...
Arf, tant pis, j'arrête de réfléchir pour ce soir, et je vais satisfaire mon envie. Chocolat, où es-tu ?