Une certitude m'est soudain apparue:
Il existe deux types de condamnés à mort.
Celui qui n'accepte pas sa peine, soit qu'il se sait innocent, soit qu'il veut une autre chance, soit qu'il ne comprend pas le jugement. Ce condamné là essaiera par tous les moyens de convaincre son bourreau de surseoir à l'exécution, tout en sachant au fond de lui que l'issue est inévitable. Mais il ne veut pas, ne peut pas l'admettre et partira en criant à l'assassinat, provoquant le trouble chez son bourreau. Ce dernier gardera souvent à l'esprit cette image du condamné associée à la question "et s'il avait raison ?".
Par opposition, il y a celui qui a accepté sa peine, qui même s'il se sait innocent sait qu'il lui faut disparaitre, ou bien qui sait que son crime ne peut rester impuni. Celui-ci a accepté sa peine, il la désirerait presque. Il ne fait rien pour y déroger, au contraire même, il préfère se rendre lui même devant l'escadron pour y recevoir sa délivrance. Et si au dernier moment il est gracié, il est presque déçu de ne pas avoir reçu ses balles. En revanche, au moment où elles lui traversent le corps, il ne souffre pas, il sait qu'il est libéré et remercierait presque son bourreau. Ce dernier est tout aussi libéré car il sait que le condamné a eu la décence de ne pas faire entrer le doute en lui.
Tout ceci n'est pas joyeux me direz vous, chers lectrices et lecteurs ! Mais détrompez-vous, je ne suis pas dans une phase triste, bien au contraire, j'ai reçu les "balles" que j'attendais et je n'en suis que soulagé. Quant au tireur, qu'il se rassure, l'image du bourreau ne vaut que dans la parabole.
De l'attrait de la peine
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- Écrit par obones
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